Matthieu Vion

Restaurateur de pianos et clavicordes

Lauréat de la Fondation Banque Populaire en 2013

Présenté par la Banque Populaire Bourgogne Franche Comté

Ma mission est de redonner vie à des instruments anciens en retrouvant les gestes ancestraux des artisans qui les ont construits. Ma joie, c’est quand j’entends sonner ces instruments entre les mains de leurs interprètes.

Son oncle relieur et ses parents mélomanes ont peut-être été les moteurs de sa vocation. Après un premier apprentissage de 3 ans auprès des Compagnons du Devoir et du Tour de France, suivi de 3 ans auprès de facteurs d’orgues de renom, Matthieu Vion suit des études d’orgues au Conservatoire National de Région de Toulouse. Il se spécialise par la suite dans la restau­ration et la fabrication de tuyaux des xviie et xviiie siècles avant de réaliser un 3e cycle « Métiers de la Culture » à l’Institut d’Etudes Supérieures des Arts de Paris. Après 10 ans aux côtés de son Maître d’Art Christopher Clarke, il est aujourd’hui l’un des seuls artisans d’art en France à fabriquer et restaurer des pianos-forte datant des xviiie et xixe siècles. Sur ce marché mondial qui compte entre un et deux artisans par pays, il travaille sur commande pour des musiciens et des collectionneurs passionnés. La fabrication ou la restauration d’un instrument prend entre 6 mois et 18 mois à temps plein.

Témoignage :

« Chaque piano a sa couleur sonore, son histoire et son appartenance géographique. Mon rôle est d’aller retrouver très précisément l’intention et le geste de celui qui a construit l’instrument que j’ai devant moi pour pouvoir ensuite le reproduire à l’identique. Toutes les pièces se font donc à la main avec des outils et des matériaux qui doivent être aussi proches que possible de l’époque à laquelle les instruments ont été fabriqués. Je lis donc sur l’histoire et les techniques, je participe à des colloques

et je rencontre les musiciens. Cette relation avec les interprètes

est ce qui me fait le plus vibrer : quand je passe entre un an et un an et demi à temps plein sur un piano, je dois savoir qu’un musicien le fera vivre ! Ses visites régulières à l’atelier m’aiguillonnent et c’est ensemble finalement que nous créons cet instrument qui sonnera un jour en concert. Depuis

que j’ai mon atelier, je dois constituer un stock de matières : bois, plaquages et peaux. C’est un enjeu majeur pour ne pas perdre trop de temps

et pouvoir vivre de mon métier ! L’aide de la Fondation rend les choses possibles. En effet, son soutien me permet de réaliser des aménagements, que je n’aurais pu faire seul avant 10 ans ! »