Mathilde Caylou

Artiste verrière

Tout l’enjeu avec le verre est d’acquérir la maîtrise technique tout en sachant lâcher prise au bon moment pour parvenir à la justesse.

Entrée en 2004 aux Arts Déco de Strasbourg en section Design, Mathilde Caylou découvre sa véritable passion le jour où elle voit pour la première fois un four à fusion. Elle change alors d’option et, une fois diplômée de son DNSEP, Mathilde part se perfectionner chez des maîtres verriers en France et au Danemark. Elle est installée dans son atelier strasbourgeois depuis 2011 et expose régulièrement ses oeuvres. Objets de contemplation au caractère contemporain et aérien, ses sculptures interrogent l’espace et le lieu, mais aussi le sol comme lieu d’ancrage.

Témoignage :

« A froid, à chaud, solide ou liquide, le verre se caresse, se sculpte mais se rêve aussi ! J’aime travailler avec la transparence et la lumière, pour investir la dimension poétique de la matière. C’est un lent travail de patience, où, jour après jour, j’apprends à apprivoiser ce compagnon parfois rétif, qui a sa propre vie et avec qui j’entretiens un dialogue continu. C’est avec lui un peu comme une danse…

Mais c’est avant tout beaucoup de travail et d’acharnement ! Je suis constamment en train d’améliorer ma technique et je me nourris abondamment de lectures avant de me lancer dans un projet. Tout l’enjeu est d’acquérir cette maîtrise nécessaire tout en sachant lâcher prise au bon moment pour parvenir à la justesse. Quand un moule s’ouvre pendant la cuisson, alors que j’ai travaillé des semaines entières à une création, je refuse de me laisser décourager ! Chaque erreur est pour moi la chance d’apprendre et de progresser pour faire en sorte que la technique ne soit plus une barrière à la création.

En sortant de l’école, je ne pensais pas que je pourrais ouvrir mon propre atelier. Mais ma persévérance et mes efforts, comme autant de graines semées sur mon parcours, ont eu raison de l’adversité. Puis, le jury de la Fondation, en me choisissant comme lauréate, est venu me confirmer que j’ai eu raison de prendre ce risque : j’ai bien fait d’oser ! Cette bourse va me permettre de franchir un nouveau cap, d’être économiquement plus viable et de diversifier mon activité pour mieux faire partager ce que je fais. »